« Le deal du siècle »: Arrangement entre les États-Unis et Israël au détriment une fois de plus des Palestiniens

Une fois n’est pas coutume, les administrations américaine et israélienne ont affirmé leurs liens fraternels. Méconnu en Occident, « cet accord du siècle », « ce plan de paix » pour le Moyen-Orient divulgué par Donald Trump et son gendre Jared Kushner le 28 janvier 2020, offre au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu le droit de continuer légalement la colonisation sans aucune contrepartie.

Les Palestiniens, évincés de cet accord, se sentent humiliés voire insultés et demeurent les laissés pour compte dans ce conflit inique.

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Un dénouement prévisible :

Depuis 2 ans, les médias arabes et régionaux parlent du fameux « accord du siècle » (safaqat el qourn en arabe). L’annonce faite le 28 janvier dernier, n’est donc pas une surprise pour les habitants de la région. Ils attendaient tout juste son officialisation pour exprimer leur refus et montrer leur désarroi face au marchandage et au grignotage de l’État palestinien. Régulièrement, Israël bafoue le droit des Palestiniens en grappillant bout de terrain par bout de terrain et en hébraïsant chaque localité conquise.

Depuis 70 ans et bien que souvent accusé de non-respect des droits de l’homme, l’État hébreu jouit d’une impunité face au droit international et ce, en raison de la protection américaine systématique.

Le monde observe impuissant, si ce n’est indifférent  la négation du fait palestinien. Telle une épine dans le pied, la cause palestinienne devient utopique pour l’opinion internationale et dérangeante pour les voisins arabes.

La banalisation des exactions et des nombreux crimes ne fait plus la une. De surcroît, la nouvelle stratégie israélienne est de taxer d’antisémitisme tout État ou personne critiquant la politique de l’État hébreu.

Légalisation de la colonisation, mais pas que…

« Ce plan de paix » à sens unique ne satisfait que la droite israélienne de Benyamin Netanyahu. Depuis novembre 2019, le congrès américain a voté une loi reconnaissant la légalité des colonies israélienne. Cet accord « de paix » entérine encore un peu plus la mainmise de l’idéologie sioniste sur la Palestine.

La Cisjordanie est de facto un territoire colonisable. À ce jour, 600 000 colons juifs y résident pour une population de 2,6 millions de Palestiniens. Les dirigeants israéliens ont annoncé la volonté d’atteindre le million de colons d’ici 10 ans. D’ailleurs, le Premier ministre de l’État hébreu lorgne sur la vallée du Jourdain, territoire stratégique riche en ressources hydrauliques. L’accaparement des eaux souterraines par les autorités israéliennes risque de provoquer de fortes tensions avec le voisin jordanien et avec les Palestiniens de la Cisjordanie. L’or bleu est au cœur de la géopolitique régionale.

En plus de devoir accepter l’implantation de nouvelles colonies en Cisjordanie, les Palestiniens doivent cesser toute action militaire. Le plan de « paix » prévoit une démilitarisation des territoires palestiniens (surtout dans la bande de Gaza) et une sécurité assurée exclusivement par l’autorité israélienne. En contrepartie Donald Trump promet  50 milliards de dollars d’investissement et deux futures zones industrielles dans le désert du Néguev.

Ce deal du siècle envisage également la construction d’un tunnel reliant la Cisjordanie à Gaza. Or, le déplacement des habitants palestiniens sera restreint dans l’espace et dans le temps.

De surcroît, le plan de l’administration américaine ne concerne pas uniquement le sort des Palestiniens, mais également celui des habitants du Golan syrien. Ce territoire, occupé militairement par Israël en 1967 et annexé en 1981, représente une véritable zone stratégique. En mars 2019, le Président Donald Trump signe un décret reconnaissant la souveraineté de l’État hébreu sur le plateau du Golan, faisant fi des résolutions de la communauté internationale qui n’a jamais reconnu cette annexion. Ce « deal du siècle » vient parachever cet état de fait.

En somme, l’administration américaine rend monnayable la cause palestinienne et ignore consciencieusement les aspirations légitimes du peuple palestinien.

Abou Dis pour les Palestiniens

Les habitants de la région postent à l’unisson sur les réseaux sociaux le mythique morceau de la chanteuse libanaise Fayrouz « Al Qods lana » (Jérusalem est à nous)[1]. Or, cette nostalgie est consubstantielle avec ce sentiment d’abandon, de désarroi face au marchandage de la ville sainte. En effet, après avoir déplacé l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem en décembre 2017, la récente annonce de Donald Trump confirme un peu plus l’empiètement israélien sur le sort des Palestiniens.

Jérusalem est plus qu’une ville pour les Arabes, elle dépasse de loin la simple notion de capitale d’un État. Elle représente le mythe de la ville sainte parfaite, mille fois conquise mais toujours vivante et resplendissante. Musulmans, Chrétiens et Juifs la sacralisent. Troisième ville sainte de l’Islam avec la présence de la mosquée Al Aqsa, Jérusalem est également sacrée pour les Chrétiens du monde entier avec le tombeau du Christ (le Saint Sépulcre). Les Juifs, quant à eux, la vénèrent pour le mur des lamentations, ancienne façade du temple d’Hérode du Ier siècle.

Malgré les dires du Président américain, la capitale du futur État palestinien ne sera pas Jérusalem-Est, mais Abou Dis. Cette dernière est une petite bourgade de 11 000 habitants, située à l’est de Jérusalem. Encore une aberration et une humiliation pour les habitants qui seront de plus en plus éloignés de la ville sainte. En effet, les Arabes chrétiens et musulmans se liguent contre cet opprobre. Les Palestiniens refusent donc à l’unisson le sort qu’il leur est promis.

L’effritement d’une solidarité de façade

La Palestine est un sujet consensuel pour la rue arabe. Cependant, les dirigeants des principaux pays de la région la délaissent petit à petit pour rejoindre une alliance de plus en plus officielle avec les Etats-Unis et Israël contre l’Iran.

Initialement, l’approbation tacite des autorités du Golfe et de l’Égypte est perçue comme une trahison. Seuls, les dirigeants libanais, syriens, irakiens, yéménites, algériens et tunisiens ont condamné ouvertement ce plan de paix.

La Palestine reste populaire et certains dirigeants régionaux l’ont bien compris. Pour des raisons électorales évidentes, avoir le « passeport palestinien » permet de s’assurer un soutien de poids. Pour les populations locales, y compris chez les non-arabes (Turcs et Iraniens), la Palestine représente cette cause fédératrice aconfessionnelle. En dépit de discours partisans et de manifestations dans plusieurs villes contre ce fameux « deal du siècle », l’abattement prédomine chez les habitants de la région.

Dans les faits, ce plan de paix signe la fin d’un espoir et ne résout aucunement le conflit israélo-palestinien. Contre toute attente, réunie au Caire le 1 février 2020, la Ligue arabe dénonce un projet injuste ne respectant pas le droit des Palestiniens. Impuissant, Mahmoud Abbas, chef de l’autorité palestinienne rompt toutes les relations avec Israël et les Etats-Unis.

La perte de la Palestine obligerait le monde arabe à se réinventer. En déliquescence, il est plus que jamais soumis aux calculs des grandes puissances et aux turpitudes de ses propres dirigeants.  

Bibliographie :


[1] https://www.youtube.com/watch?v=lYKnQ9814T8

La Russie: Maître du jeu au Moyen-Orient ?

Au cours de la guerre froide, l’Union soviétique avait une politique arabe active. Après avoir reconnu l’État d’Israël en 1948, elle se rapproche des régimes nationalistes égyptien de Nasser puis syrien d’Hafez-al Assad. Sa politique était principalement basée sur la formation militaire et la vente d’armes pour contrebalancer la suprématie israélienne, elle-même soutenue par les Américains.

Depuis la chute du bloc communiste en 1991, la Russie se tient à l’écart des affaires orientales. Elle reste cantonnée à une neutralité de façade. Elle n’a ni les moyens, ni l’envie de s’ingérer dans une région à risque.

Il faut attendre l’arrivée de Vladimir Poutine au Kremlin en 2000 pour voir les prémisses d’une réelle stratégie régionale.  

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L’intervention en Syrie : Résurgence de la puissance russe

Depuis la fin du XVIIIème siècle, la Russie de l’impératrice Catherine II cherche un accès « aux mers chaudes ». C’est un impératif d’ordre militaire et commercial. En 1971, l’Union soviétique signe un accord avec la Syrie pour l’installation d’une base navale russe dans le port de Tartous. Cet accord parachève une politique longue de deux siècles.

L’intérêt pour la Syrie ne date donc pas des « printemps arabes ». Au temps de la guerre froide, Moscou fournissait matériels et formations à l’armée syrienne. De plus,la Russie était le premier partenaire commercial de Damas.

Avec l’arrivée de l’État islamique en Syrie en 2014 et la dislocation du pays, la Russie sort peu à peu de son silence. Vladimir Poutine décide finalement d’intervenir en Syrie en septembre 2015 pour lutter contre le terrorisme, éviter sa propagation à ses pays voisins (Caucase et Asie centrale), aider Bachar Al-Assad à reconquérir son territoire et sécuriser les installations portuaires russes à Tartous ainsi que la base aérienne de Hmeimim.  

L’intervention russe a permis à Bachar Al-Assad d’éliminer les différents bastions terroristes présents dans le pays. L’opération militaire a réduit une par une les poches « rebelles », afin de les regrouper dans une seule et même localité. Aujourd’hui, la majorité des terroristes se concentrent dans la ville d’Idlib.

Cette action militaire a remis la Russie sur le devant de la scène et a empêché le changement de régime en Syrie. En aidant son allié historique dans la région, Moscou a déjoué les plans des administrations occidentales à l’égard de Bachar Al-Assad. En effet, Vladimir Poutine est partisan d’un multilatéralisme et d’une entente plurielle pour faire contrepoids à l’unilatéralisme américain.

De surcroît en combattant l’hydre djihadiste, la Russie a été un acteur incontournable dans la défaite de Daesh et dans la protection des Chrétiens d’Orient en Syrie. Moscou est devenu l’élément majeur dans le règlement du conflit. Il est l’instigateur principal avec la Turquie et l’Iran des réunions politiques de Sotchi et d’Astana. De fait, la Russie endosse à la fois le rôle d’acteur, d’arbitre mais également celui de médiateur entre les différents partis. Son action s’inscrit dans la durée.

La Realpolitik russe : dialoguer avec tous les acteurs régionaux

La Russie entretient des contacts avec tous les pays de la région nonobstant les tensions politico-militaires. Vladimir Poutine est en lien permanent avec le président turc Recep Tayyip Erdogan pour le règlement du conflit en Syrie. Pourtant les deux pays s’opposent frontalement sur le terrain par milices interposées dans la ville d’Idlib. La Turquie finance et arme les terroristes de Hayat Tahrir Al-Cham alors que la Russie soutient militairement l’armée syrienne dans sa reconquête du territoire. De plus, une délégation kurde du Rojava est présente à Moscou tandis que la Turquie est intervenue militairement en Syrie pour combattre l’irrédentisme kurde.

Vladimir Poutine joue le rôle de médiateur dans cette zone géographique particulièrement stratégique. Il noue des relations cordiales avec l’Iran. Les deux pays sont alliés de circonstance dans la lutte contre la mouvance djihadiste en Syrie. Néanmoins, la Russie ne souhaite pas que l’Iran devienne une puissance régionale, ce qui pourrait la concurrencer. Ils ont des intérêts communs limités dans le temps. Cependant, l’antiaméricanisme des Iraniens est apprécié par Moscou, car il contribue à instaurer un multilatéralisme régional sous tutelle russe.

Proche de l’Iran sur le dossier syrien, la Russie entretient d’excellentes relations avec Israël dont le 1/7ème de la population est russophone. De plus, Israël vend ses drones à la Russie. Or, Tel-Aviv s’inquiète de la présence iranienne et du Hezbollah libanais en Syrie. Ainsi, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu multiplie les rencontres avec Vladimir Poutine. Il compte sur la Russie pour empêcher les Iraniens d’installer leurs bases près de la frontière israélienne. Ceci se traduit par la non-intervention de la Russie (accord tacite ?) quand l’aviation de l’État hébreu bombarde des sites iraniens et le Hezbollah en Syrie. Cet échange de bons « procédés » satisfait pleinement les deux pays. Israël en agissant impunément et en sapant l’influence iranienne fait le jeu du Kremlin.

Bien qu’opposée à l’islam politique des Frères musulmans et au wahhabisme saoudien (courant rigoriste de l’islam), la Russie s’est imposée comme un interlocuteur de première importance. Son succès militaire en Syrie a obligé les monarchies du Golfe à opérer un rapprochement avec Moscou. Cette collaboration permet à Vladimir Poutine de sécuriser, de sceller une entente pétrolière (production et prix du baril) et de tenter de réduire l’influence américaine dans la région.

La Russie est devenu l’acteur phare au Moyen-Orient depuis une décennie. Chef d’orchestre, Vladimir Poutine joue de sa puissance pour contenir les tensions régionales et renforcer ses intérêts économiques et stratégiques.

L’antiaméricanisme : une aubaine pour la Russie

Depuis les attentats du World Trade Center en 2001, le Moyen-Orient a été un laboratoire d’interventions américaines. Or, les conséquences désastreuses de ses dernières (intervention militaire en Afghanistan en 2001, en Irak en 2003, sanctions économiques contre l’Iran et la Syrie, financement de groupes terroristes lors des Printemps arabes…) poussent les pays arabes à chercher d’autres partenaires-protecteurs.

La Russie fait aujourd’hui office de pays pivot dans une logique de non-alignement à l’égard de Washington. De nombreux dirigeants de la région veulent nouer des relations commerciales avec Moscou, qui use de sa diplomatie active pour offrir une alternative au modèle américain.

Les autorités russes profitent des tensions récurrentes dans la région pour proposer des contrats d’armement sophistiqué. Il s’agit de concurrencer les Etats-Unis, largement en tête dans ce domaine. Cependant, la Turquie, bien que pays allié des Etats-Unis dans le cadre de l’Otan, a récemment acheté les missiles de défense antiaériens (S-400). Le Qatar, l’Égypte et l’Iran sont également intéressés.

Dernièrement, en raison de l’assassinat du général iranien Qassem Souleimani en Irak par un drone américain, les autorités irakiennes envisagent de passer sous protection russe. Or, le désengagement américain n’est à ce jour pas envisageable par Washington.

Partisane d’une lutte contre les djihadistes, la Russie a de bonnes relations avec ses principaux bailleurs (Arabie saoudite et Qatar). La diplomatie russe plaît. Elle séduit par son pragmatisme, son opportunisme et son intelligence face aux troubles régionaux. Certains experts jugent bon de parler de « pax russica » qui supplante la « pax americana ». Or peu probable, que Moscou en ait l’envie et les moyens sur la durée.

Bibliographie :

Fauda: Une série israélienne sur Netflix à la gloire du Mossad ?

Conçue initialement pour une audience israélienne, cette série a rapidement conquis le géant américain de l’industrie audiovisuelle. Réalisé par Lior Raz et Avi Issacharoff, ce programme a pour but de montrer au plus grand nombre de téléspectateurs la lutte anti-terroriste dans les territoires palestiniens occupés. Véritable outil du Soft power israélien, cette série commerciale permet à Tel-Aviv de donner une vision tronquée de la réalité sur place. De ce fait, le mouvement BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions) ainsi que plusieurs personnalités du monde arabe demandent à Netflix de supprimer la série.

« Par la ruse, nous vaincrons »

Cette devise du Mossad est bien appliquée dans la série. Tous les moyens sont bons pour arriver à leurs fins. En effet, les agents israéliens infiltrés sur le terrain (moustaaribiin en arabe) connaissent tous les us et coutumes de la vie palestinienne. Ils maitrisent parfaitement le dialecte local. Avant leurs opérations, ils choisissent méticuleusement les vêtements et le maquillage à mettre (fausse moustache et teinte des cheveux en noir pour les hommes et hijab pour les femmes).

Dans la première saison, le personnage principal Doron Kabilio infiltre une cellule du Hamas afin d’en savoir plus sur les desseins politiques et militaires du mouvement. Parlant un arabe parfait et obtenant rapidement la confiance des chefs du parti, il est lui même choisi pour commettre le prochain attentat sur Tel-Aviv. Démasqué, il est finalement sauvé par son équipe qui se tenait prête à agir en cas d’échec de la mission. 

Au cours de la deuxième saison, l’intrigue est plus complexe. Le Mossad doit faire face à la naissance d’une cellule de l’État islamique dans les territoires occupés. Le spectateur lambda qui n’est pas familier avec la géopolitique régionale, adhérera à ce scénario. Dans les faits, c’est une toute autre réalité. Il n’y a jamais eu de cellule de Daech (acronyme de l’État islamique) en Israël. Au contraire, peu connu du grand public, Israël a entretenu des relations avec plusieurs groupuscules terroristes en Syrie (notamment Al-Nosra dans les environs du Golan), afin de glaner des informations sur la présence des bases iraniennes et du Hezbollah en Syrie.

Tout au long des deux premières saisons, les infiltrés israéliens sont aidés par des équipes de renseignements. Ils sont équipés d’oreillettes qui leur transmettent des informations en temps et en heure sur la circulation, sur le nombre de personnes présentes sur place, si oui ou non le suspect est visible, s’il est armé ou seul etc. De plus, de nombreux drones survolent la zone d’intervention pour quadriller l’opération. Ils sont à la pointe de la technologie. Ils peuvent traquer et retrouver la trace d’un membre du Hamas rapidement. À l’aide des satellites, ils interceptent les conversations téléphoniques, brouillent les radars, saturent les réseaux. La supériorité technologique est écrasante voire humiliante.

Représentation des Palestiniens dans une série israélienne

De leur côté, les Palestiniens usent d’une technologie rudimentaire, téléphones portables sans connexion internet, des hangars et des parkings d’hôpitaux comme quartiers généraux. Les chefs des différents partis palestiniens se réunissent dans les églises. Tous leurs agissements sont faits en pleine clandestinité. De surcroît, quand ils parlent l’hébreu, ils sont hésitants. Dans son ensemble, la série décrit les prouesses et le courage des services de renseignements israéliens et met en exergue l’amateurisme des Arabes.

Mais ce qui semble être le plus choquant à travers cette série est cette dichotomie des personnages. L’Israélien est, ici, représenté comme un homme aux mœurs occidentales, buvant, fumant, il profite pleinement de la vie. Il est dépeint sous les traits d’un homme rusé, courageux et épris d’éthique et de conscience nationale. S’il doit tuer, c’est pour le bien d’Israël. 

Malgré le point de vue biaisé, la série permet de voir sous quel prisme les Arabes sont perçus. Le Palestinien est directement assimilé à l’ennemi, au méchant. Il est caractérisé par le jeune palestinien Walid Al Abed. Il porte une barbe bien garnie mais mal taillée, de comportement sanguin il agit souvent par irrationalité. La haine du juif est omniprésente dans son discours. D’ailleurs, l’homme décrit est violent, s’il agit c’est uniquement par représailles et par aversion du peuple juif.

La série caricature le Palestinien en un homme prévisible, corrompu, corruptible et même aux mœurs douteuses (l’un des personnages force sa cousine à se marier avec lui). Somme toute, l’Israélien est vu comme un homme courageux et défenseur de sa patrie et le Palestinien comme potentiel tueur d’Israéliens, sans revendication nationale ou historique.

« Diviser pour mieux régner »

Cette maxime corrobore précisément les desseins politiques de l’administration israélienne. Depuis l’émergence de l’islamisme politique et le déclin du nationalisme arabe, Tel-Aviv n’a cessé d’opposer les deux idéologies. En effet, depuis le crépuscule de l’OLP (organisation de libération de la Palestine), le vide politique palestinien a été comblé par l’arrivée des islamistes du Hamas. Les deux principaux partis palestiniens n’arrivent pas à s’entendre. Ils s’opposent régulièrement sur l’attitude à adopter à l’égard des Israéliens. Les politiques israéliens ont favorisé la naissance du Hamas en 1987 pour finalement mieux le combattre. Il est plus facile de convaincre l’opinion internationale sur la nécessité de lutter contre des islamistes enturbannés (le Hamas) que de lutter contre des socialistes arborant le keffieh (OLP). En effet, le Hamas est généralement assimilé à un groupe terroriste, ce qui place automatiquement Israël dans un statut de victime.

Ceci est bien visible dans la série. Les services de renseignements israéliens entretiennent des relations plus que cordiales avec les autorités palestiniennes du Fatah (anciennement l’OLP) en Cisjordanie. Ils vont jusqu’à collaborer ensemble pour capturer les différents suspects. Le Hamas les accuse de traitrise et d’être des fossoyeurs de la cause palestinienne. Cette division alimentée et souhaitée, fait finalement le jeu des Israéliens.

Lors d’une scène dans la saison 2, un dirigeant du Hamas est interrogé par les services de renseignements israéliens. Ayant des informations sur ses relations extra-conjugales, ils arrivent facilement à le faire parler. De plus, dans la série la cause palestinienne est rendue monnayable au prix d’un passeport européen et d’un appartement en Allemagne ou en France. Plusieurs femmes palestiniennes sont prêtes à fournir des informations cruciales pour quitter définitivement la Palestine.

Le point de vue des autorités israéliennes

Cette série épouse pleinement le point de vue israélien sur le conflit. Maquillant la réalité du fait palestinien, Fauda n’évoque jamais les exactions et vexations commises par l’armée israélienne, les nombreuses heures d’attentes aux checkpoints, les expulsions forcées etc.

Le but recherché est simple. À travers cette série, Israël apparaît comme l’agressé et les Palestiniens comme agresseurs.

En définitive, ce programme tente tant bien que mal d’altérer le jugement de l’opinion internationale à l’égard d’Israël. Au vu du très large succès de la série, une troisième saison est en cours de tournage. Elle relatera la traque d’un terroriste à Gaza. Israël use donc de son soft power (capacité à convaincre) pour propager sa version du conflit.

Israël-Palestine: le conflit oublié

Cette guerre asymétrique ne fait plus l’actualité. Auparavant, la région était perçue uniquement sous le prisme de l’affrontement israélo-arabe. L’État hébreu cristallisait toutes les craintes régionales. Aujourd’hui, malgré la colonisation systématique, les exactions quotidiennes et le blocus humanitaire de la bande de Gaza, le conflit est de moins en moins médiatisé, et ce au détriment de la cause palestinienne. Le rapprochement de certains États arabes avec Israël et la lutte commune contre l’influence iranienne marginalisent le sort des Palestiniens.

Pourtant, dès la création de l’État hébreu en 1948, la Palestine représentait cet idéal à défendre pour tous les habitants de la région. Retour, sur la déliquescence d’une cause fédératrice.

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« Une nation a solennellement promis à une seconde le territoire d’une troisième »

Cette phrase du journaliste hongrois, Arthur Koestler, résume à elle seule la création du futur État hébreu.

Le 2 novembre 1917, Lord Arthur James Balfour, ministre britannique des affaires étrangères écrit une lettre à Lord Walter Rothschild, porte parole des Juifs britanniques, dans laquelle il annonce que « Le gouvernement de sa Majesté envisage favorablement l’Établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif ». C’est une victoire pour l’enracinement du sionisme et une défaite pour les aspirations nationales arabes. Le sionisme est un mouvement fondé à la fin du XIXème siècle, prônant l’immigration des Juifs en Palestine. Or, à cette époque la Palestine est un territoire où vivait une population arabe musulmane et chrétienne. Cette fameuse déclaration Balfour de 1917, s’est faite sans le consentement des populations locales présentes sur place. Ce texte, est le prélude à de futures tensions ethnico-confessionnelles dans la région.

En effet, dès les années 1920, avec le démembrement de l’Empire ottoman (traité Sykes-Picot) par la France et la Grande Bretagne, des Juifs d’Europe commencent à immigrer en Palestine. Plusieurs révoltes arabes ont lieu à partir de 1935 pour dénoncer le rachat et la spoliation des terres agricoles par des colons juifs (communément appelé le kibboutz).

Jusque là minoritaires, les sionistes évoquent l’Holocauste (le génocide des Juifs durant la seconde guerre mondiale) à des fins politiques. Avec la création de l’État d’Israël en 1948, les Arabes de la région se voient contraints de subir les conséquences des actes qu’ils n’ont pas commis.

La Palestine : cause fédératrice du monde arabe

Dès la promulgation de l’indépendance de l’État hébreu le 15 mai 1948, les armées syrienne, égyptienne, irakienne, jordanienne et libanaise déclarent la guerre au nouvel État. Pour les habitants de la région, la création d’un État juif en terre de Palestine est perçue comme une humiliation. Dès lors, la solidarité à l’égard du peuple palestinien devient viscérale.

Cette guerre se solde par une débâcle militaire des armées arabes, pourtant supérieures en nombre mais désunies face aux Israéliens, aidés et financés par l’Occident. Ainsi, est né le concept arabe de Nakba (catastrophe), représentant l’exode de toute une population. 700 000 Palestiniens fuient vers les pays voisins (Liban, Jordanie et Syrie).

Cette défaite ne sonne pas le glas de la cause palestinienne, un désir de revanche anime les gouvernements de la région. Dans les années 60, un optimisme gagne le monde arabe sous la houlette de Gamal Abdel Nasser. Or, en juin 1967, l’armée israélienne lance une guerre éclair (guerre des six jours), entraînant l’occupation du Golan syrien, du Sinaï égyptien et de la Cisjordanie. C’est une nouvelle humiliation qui cause une nouvelle vague d’immigration palestinienne vers les pays limitrophes. Cette défaite de 1967 met en exergue le retard technologique et l’amateurisme des armées arabes.

Petit à petit, les réfugiés palestiniens reprennent le flambeau de la lutte contre Israël, et ce à l’intérieur des pays d’accueil. En proie à des difficultés internes, ces pays n’épousent pas totalement les revendications palestiniennes. Dès lors, en raison des activités politico-militaires palestiniennes en Jordanie, au Liban et en Syrie, ces pays subissent dans les années 70-80 des bombardements israéliens. Conscients de leurs retards économiques et surtout militaires, le soutien officiel se cantonne de plus en plus à des discours symboliques.

Les nationalistes arabes, de Nasser à Hafez-al Assad en passant par Saddam Hussein, veulent reprendre le flambeau de la lutte contre Israël. Tous n’ont pas les moyens de leurs ambitions. La Palestine devient de plus en plus un fardeau pour les gouvernements, et ce malgré sa grande popularité auprès de la rue arabe.

D’un conflit régional à un conflit local :

On ne parle plus de conflit israélo-arabe, notion qui englobe par essence même tous les pays arabes, mais de conflit israélo-palestinien. En effet, au fil du temps, le problème est devenu encombrant pour les États de la région. Certains ont fait le choix de signer des accords de paix avec Israël (Égypte et Jordanie). D’autres ont décidé de délaisser la cause palestinienne au profit d’un rapprochement de circonstance avec l’État hébreu (l’Arabie saoudite, le Koweït, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Qatar). Alliance de circonstance qui est dictée par un impératif, celui de s’opposer à l’Iran. L’ennemi de mon ennemi est mon allié.

Les autres États de la région (Liban, Irak, Syrie) soutiennent la cause palestinienne mais n’ont aucun poids politico-militaire pour s’opposer aux desseins israéliens.  

Depuis la révolution islamique d’Iran en 1979, le prisme confessionnel sunnite-chiite ou l’opposition Arabie saoudite contre l’Iran a supplanté le prisme traditionnel israélo-arabe. En effet, les principaux médias n’ont de cesse d’analyser et d’étudier la région sous cette grille de lecture, tout en minorant les particularismes locaux.

Ainsi, Israël avec le soutien inconditionnel des États-Unis a réussi à pacifier une partie de son voisinage avec plusieurs États arabes. De surcroît, l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche a précipité le déclin de la cause palestinienne, en reconnaissant Jérusalem comme capitale de l’État hébreu et en considérant légale la colonisation en Cisjordanie. Les Palestiniens esseulés et fatalistes, sombrent petit à petit dans l’oubli en dépit de quelques escarmouches lancées depuis Gaza.

Aujourd’hui, La colonisation accélérée et illégale des territoires occupés, les exactions et spoliations quotidiennes ne font l’objet que de critiques de « circonstance ». La cause palestinienne est à l’agonie. Cependant, en raison de sa popularité, elle demeure un thème utilisé et instrumentalisé à des fins électorales.

La solution à deux États semble bien loin…

Bibliographie:

– Alain Gresh, « Israël, Palestine: vérités sur un conflit », Poche, 2010

– Noam Chomsky, Ilan Pappé, « Palestine », Broché, 2016

– Ilan Pappé, « Le nettoyage ethnique de la Palestine », Broché, 2008

Que veulent les Américains au Moyen-Orient ?

Le récent assassinat, le 3 janvier 2020, du chef des forces iraniennes d’Al Qods, Qassem Suleimani, corrobore l’omnipotence des Etats-Unis au Moyen-Orient. Quand leurs intérêts sont en danger, ils agissent à leur guise, faisant fi du droit international. Les pays de la région n’ont pas attendu l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche pour subir les ingérences américaines.

Depuis un siècle, les Etats-Unis s’immiscent régulièrement dans la région pour diverses raisons. Initialement économiques, les desseins du Pentagone évoluent à l’aune de la conjoncture. Gendarmes du monde pour les uns, fossoyeurs des nations indépendantes pour les autres, aujourd’hui le rôle de la première puissance militaire mondiale est plus que jamais contesté. L’unilatéralisme américain sème le désordre et pousse la région vers des conséquences ravageuses. Il est impératif de revenir sur les déboires de la politique américaine au Moyen-Orient.  

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L’or noir comme prétexte d’ingérence :

Dès les années 30, les Américains s’intéressent à la région. Ils nouent des relations commerciales avec le jeune royaume saoudien pour le forage et l’extraction du pétrole dans l’est du pays. Le pétrole étant un commerce juteux, les Etats-Unis investissent durablement en Arabie Saoudite, au point de signer un consortium avec la première compagnie du pays ARAMCO (Arabian American Oil Company) en 1944. Dès lors, le régime saoudien est devenu le premier partenaire des Etats-Unis dans la région. Bien que diamétralement opposés, ces deux pays partagent les mêmes objectifs: la lutte contre le nationalisme arabe inféodé à l’Union soviétique.

Depuis la chute du bloc communiste en 1989, les Etats-Unis règnent sur l’échiquier mondial. Cette domination se traduit par l’intervention militaire unilatérale en Irak en 2003. Intervention injustifiée pour des raisons erronées, ayant conduit à la destruction de tout un pays. En effet, l’Irak de Saddam Hussein ne détenait pas des armes de destruction massive et ne finançait pas la mouvance terroriste d’Al Qaeda. Officieusement, les Américains sont intervenus pour évincer le Président irakien, vassaliser le pays et profiter de ses ressources pétrolières.

Aujourd’hui encore, le pays est ruiné, l’anarchie et le confessionnalisme ont supplanté le rôle de l’État. Les Etats-Unis entretiennent ce chaos pour s’implanter durablement dans la région. En effet, après avoir retiré ses soldats d’Irak en 2011, ils sont de nouveau renvoyés en 2014 pour contrer l’avancée de Daesh. Cette entité terroriste, profite et prospère suite aux conséquences de l’intervention américaine de 2003.

La logique américaine est d’imposer une « pax americana » à l’ensemble de la région. Tout pays qui s’y oppose est sujet aux pressions militaro-économiques.

Depuis 2011, la Syrie, alliée indéfectible de l’Iran, et riche en hydrocarbures à l’est du pays subit de nombreuses ingérences. En effet, l’opération de la CIA « Timber Sycamore » a financé des milliers de « rebelles » pour chasser Bachar Al-Assad et fragiliser « l’axe de la résistance ». Axe qui relie Téhéran à Beyrouth en passant par Damas.

Récemment, Donald Trump, dans son style transparent et erratique, a précisé que les troupes présentes en Syrie étaient là uniquement pour sécuriser les puits de pétrole.

Un soutien inconditionnel à Israël :

Depuis la création de l’État d’Israël en 1948, les Etats-Unis se posent en protecteur de la nouvelle nation. La sécurité de l’État hébreu est une question de politique intérieure américaine. En effet, le puissant lobby sioniste AIPAC (Amercain Israel Public Affairs Committee) oriente la stratégie américaine au Moyen-Orient. Même l’ancien Président Barack Obama, n’étant pas considéré comme « ami » d’Israël, a octroyé avant son départ une aide de 38 milliards de dollars sur 10 ans. Cette aide sert notamment à la modernisation de Tsahal (armée israélienne) et de ses services de renseignements.

L’administration américaine épouse la logique « schmitienne » : l’ennemi de mon allié est mon ennemi. L’exemple égyptien en est symptomatique. Dans les années 50, l’Égypte de Gamal Abdel Nasser était le principal ennemi d’Israël. Après la signature des accords de paix de Camp David en 1978-1979 entre les deux pays, le Caire passe sous protection américaine. À ce jour, l’armée égyptienne est financée en grande partie par les Etats-Unis.

Dès que les pays arabes signent la paix avec Israël, ils bénéficient de l’aide américaine.

C’est également le cas de la Jordanie à partir de 1994. Le cas des monarchies du Golfe est plus complexe. L’entente avec Israël n’a pas encore donné lieu à une signature officielle. Néanmoins, les relations et collaborations sont de plus en plus fréquentes entre les pays du Golfe et l’État hébreu. Alliance, qui se fait au détriment de la cause palestinienne et ce malgré les discours en apparence unitaire et solidaire. Les pays alliés aux Etats-Unis abandonnent donc toute velléité à l’égard d’Israël.

Aujourd’hui, l’axe de Téhéran à Beyrouth devient la seule véritable opposition contre les intérêts américains et israéliens dans la région.

La lutte contre l’Iran :

La République islamique d’Iran est devenu depuis 1979 le meilleur ennemi du Pentagone. Cette rivalité est un prétexte à encore plus de surenchères guerrières, à une militarisation accrue de la région et donc, à un commerce très rentable pour le premier pays exportateur d’armes au monde. À lui seul, l’Iran et ses relais locaux déjouent les plans de Washington. Aujourd’hui, deux axes bien distincts s’opposent dans la région ; un axe pro-américain qui regroupe les pays du Golfe et Israël et l’axe iranien qui est un ensemble d’alliances hétéroclites présent en Syrie, en Irak, au Liban, au Yémen et en Palestine.

Tant que l’Iran ne se soumettra pas aux intérêts américains, le pays des mollahs subira des pressions militaro-économiques.

Le mauvais élève de la région contrarie les plans américains. Pourtant, en Syrie et en Irak, l’Iran a combattu Daesh et tous les groupuscules terroristes. Contrairement à ce qui est évoqué dans les médias traditionnels, la politique iranienne n’est pas uniquement basée sur une logique d’expansion pan-chiite. Ils ont libéré de nombreuses zones chrétiennes dans la plaine de Ninive en Irak, et dans les régions d’Alep et de Homs en Syrie.

L’Iran étend ses capacités de nuisances au Moyen-Orient. En finançant le Hezbollah libanais et le Hamas, l’Iran devient le principal ennemi d’Israël.  

De surcroît, cette tension permanente avec l’Iran est à replacer à l’échelle mondiale, celle de la guerre commerciale américano-chinoise. En effet, l’Iran souhaite contourner les sanctions économiques imposées par Washington en se rapprochant de la Chine. La Chine est le premier partenaire commercial de la République islamique d’Iran. Dans une nécessité de « dédollarisation », l’Iran vend son pétrole et son gaz en yuan et non en dollar.

En assassinant le numéro 2 iranien, les Américains veulent savoir jusqu’où l’Iran est prêt à aller dans l’escalade des tensions. Cette élimination, à l’instar de celle de Ben Laden en 2011, répond à une logique électorale. En tuant, l’homme de main de la politique étrangère iranienne, Donald Trump sait pertinemment qu’il vient de lancer sa campagne présidentielle.

Au lendemain de la mort de Qassem Souleimani, les principaux dignitaires iraniens promettent une vengeance sanglante. Pour l’image d’un Iran résistant et opposé aux intérêts américains dans la région, il faut une réponse, aussi symbolique soit-elle.

Dès lors, tous les regards sont tournés vers l’Iran. Washington attend et place Téhéran en porte-à-faux. Tout agissement mal intentionné aura de très graves répercussions sur l’ensemble de la région.

Bibliographie :

  • https://www.monde-diplomatique.fr/1989/08/HALIMI/9427
  • Maxime Chaix, « La guerre de l’ombre en Syrie », Erick Bonnier, 2019
  • Ahmed Bensaada, « Arabesque$ », Investig’Action, 2015
  • John Mearsheimer, Stephen M. Walt, « Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine », Broché, 2009