Avicenne : « Le prince des savants »

De son vrai nom Abou Ali Al-Husayn Ibn Abd Allah Ibn Sînâ, Avicenne a acquis plusieurs savoirs. De médecin à philosophe, de mathématicien à astronome, il doit sa célébrité à la précocité de son génie. Il est l’un des joyaux de « l’âge d’or » de l’Islam. Cette période féconde a vu naître un bouillonnement intellectuel et culturel mêlant culte musulman et apport philosophique. Toujours est-il, que l’orthodoxie intransigeante des pouvoirs centraux l’a censuré pour ses travaux concernant l’alliage entre la raison des auteurs grecs et le monothéisme.

Au travers de l’étude de l’œuvre philosophique d’Avicenne, c’est l’étude du Moyen-âge oriental, véritable lieu de transit entre les influences helléno-chrétiennes d’une part et arabo-persanes et musulmanes de l’autre.

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miniature persane

Un savant hors-pair

Ibn Sîna est né en Perse en 980 dans le Khorasan (actuel Ouzbékistan). Il est issu d’une famille de haut fonctionnaire proche du pouvoir central de l’époque. Dès son plus jeune âge, son père s’attache à lui donner la meilleure éducation possible. Après des études préliminaires dans son village natal, il  part s’instruire à Boukhara, métropole riche et puissante où intellectuels et savants se côtoient à la cour des princes. Doté d’une mémoire prodigieuse, il mémorise le Coran à l’âge de 10 ans et est initié précocement à la littérature arabe (el adab), la philosophie et les lettres grecques. De rite chiite, il fréquente également les cercles religieux ismaéliens et en tire un grand profit pour sa culture religieuse de l’époque[1]. Avicenne consacre toute sa jeunesse à l’apprentissage du droit religieux (el fiqh), aux mathématiques, à la géométrie d’Euclide ainsi qu’à la logique.

À l’âge de 16 ans, Avicenne achève ses études de médecine et considère cette science comme facile. Il obtient finalement ses lettres de noblesse grâce à la guérison du prince de Boukhara. Il est nommé médecin de palais, ce qui lui donne accès à l’imposante bibliothèque royale. Cette fonction était généralement réservée à un chrétien pour éviter tout soupçon de trahison ou de meurtre contre le prince régnant.

Féru de philosophie, Ibn Sînâ ne cesse de se focaliser sur la compréhension de la Métaphysique d’Aristote. Texte qu’il aurait lu plus de 40 fois avant de l’assimiler, en s’aidant d’un traité d’Al-Farabi, philosophe persan.

Plusieurs fois ministres et proches des princes, Avicenne est obligé de s’enfuir quand le pouvoir central est renversé. Débute ainsi sa vie d’itinérance autour de la mer d’Aral et de la Perse. Il est emprisonné à plusieurs reprises mais réussit à s’évader avant de finir sa vie à Ispahan (actuel Iran). Il y devient vizir et peut s’adonner en toute quiétude à l’apprentissage et l’enseignement des sciences et de la philosophie. Cela constitue la période la plus prolifique de sa vie. Sa réputation et son génie dépassent de loin le cadre des frontières de la Perse. Des étudiants de tout le monde musulman viennent suivre ses préceptes. Il décède en 1037 à l’âge de 57 ans d’une affection gastro-intestinale lors d’une campagne militaire à Hamadan, au nord de la Perse.

Son mausolée reste un lieu de pèlerinage au XXIe siècle. Il est composé de 12 piliers, symbolisant les douze sciences d’Avicenne. Encore aujourd’hui, son héritage est revendiqué par de nombreux pays musulmans à l’instar de la Turquie, de l’Ouzbékistan, de l’Afghanistan mais surtout de l’Iran.

Son œuvre médicale

À peine âgé de 16 ans, le jeune Avicenne devient médecin. Il assimile toutes les sciences connues à son époque. Ceci lui vaut en premier lieu sa célébrité. Il est reconnu par ses pairs comme un imminent médecin de l’Orient médiéval.

L’œuvre d’Ibn Sînâ marque sans nul doute l’histoire de la médecine. Après avoir traduit lui-même les travaux de Galien et d’Hippocrate, il observe méticuleusement le corps humain à travers des dissections. Le jeune médecin s’attache à déconstruire les théories en préférant l’expérimentation. Il retranscrit et synthétise par écrit ses recherches dans le Canon de médecine (Kitab al-qanoun fi Al-Tibb), subdivisé en 5 livres[2] et précédé d’une introduction méthodologique. Avicenne prend le temps d’énumérer et de structurer sa logique et ses découvertes d’une manière rigoureuse. Particularité de cette œuvre, elle est écrite en prose et en arabe littéraire. Certains de ses contemporains n’y voient qu’une originalité dans la forme.

Dans ce célèbre ouvrage, qu’il lui valut le titre du « père de la médecine moderne », il aborde plusieurs pathologies. Certaines sont fondées sur ses observations et d’autres sur ses propres découvertes. À titre d’exemple, en ophtalmologie, il s’intéresse à l’étude précise des muscles oculaires[3]. Ce domaine est très prisé à cette époque en raison des nombreuses recherches sur l’optique et la lumière. En cardiologie, Avicenne décrit le rôle central du cœur dans la circulation sanguine. Il est notamment précurseur en médecine préventive et met en exergue la place de l’hygiène dans la propagation de certaines maladies (rôle des rats dans la peste, contagion lors de la tuberculose…). Dans le livre IV de son recueil, Ibn Sînâ liste tous les médicaments connus de son époque. De surcroît, il conseille et écrit « un poème de la médecine » (Urdjuza fi Tibb)[4], destiné aux princes pour une meilleure gestion de la santé publique.

Ibn Sîna est également l’un des premiers médecins à s’intéresser aux maladies psychiatriques et à reconnaître les effets bénéfiques de la musique. Il estime que certaines pathologies sont d’ordre psychosomatiques. Partant de l’observation de l’irrégularité du rythme cardiaque et de la faim, il en conclut que l’amour ainsi que la mélancolie ont un impact direct sur les troubles mentaux d’une personne.

Un siècle après l’écriture de son Canon, il est traduit en latin pendant la période des Croisades. Son livre est une référence jusqu’au XVIIème siècle. Il est étudié dans les facultés de médecine, notamment celles de Louvain et de Montpellier. Sa contribution en médecine est phénoménale.

Son œuvre philosophique 

Après avoir consacré une partie de sa vie à l’étude des sciences, Avicenne se focalise sur la compréhension des textes des philosophes grecs antiques, notamment Aristote. C’est à cette époque que l’Orient connaît un essor culturel par l’entremise de la culture littéraire (el adab), la culture religieuse (‘ilm) et les sciences profanes (el hekma). Cette période voit naître également cette émulation entre le perse et l’arabe, dont Ibn Sînâ en est l’acteur principal. Sa langue vernaculaire est le persan mais il écrit la plupart de ses textes en arabe littéraire, langue princière et nettement plus répandue.

En s’intéressant aux textes antiques, il compte modifier le contenu en y intégrant le facteur religieux. De ce fait, Avicenne allie raison et religion, deux notions qui semblent antinomiques. Après avoir étudié la Métaphysique d’Aristote, il écrit un immense recueil de la Philosophie orientale, composé de 28 000 réponses à autant de questions[5]. Malheureusement, cet ouvrage disparaît lors du sac de la ville d’Ispahan en 1034.

Sa philosophie opère une distinction entre l’essence et l’existence et fait de Dieu « l’être nécessaire » pour le développement de l’intelligence humaine. Ainsi selon sa conception philosophique, l’essence divine est à l’origine de tout, donc de l’existence humaine. L’intelligence divine est créatrice. C’est de cette façon qu’il fait le lien entre les philosophes grecs et le monothéisme. Ses écrits influencent des penseurs occidentaux tels que Albert le Grand et Thomas d’Aquin[6]. Selon lui, la raison peut nourrir la foi, ces deux éléments ne sont pas incompatibles. Cependant, ses travaux sur l’effort de la raison se heurtent à l’intransigeance de l’orthodoxie musulmane. La philosophie et la culture au sens large attisent la méfiance des théologiens et des juristes.

Ibn Sînâ reprend également les concepts de la philosophie politique d’Aristote, l’être humain est pensé comme un animal politique. Pour lui, la raison est l’aboutissement suprême de l’être humain. Elle provient de l’essence divine donc il faut la cultiver. Son œuvre philosophique se situe au carrefour de la pensée orientale et de la pensée occidentale. En effet, c’est grâce à ses réflexions que le monde arabe de l’époque médiévale intègre et étudie la philosophie antique.

Ibn Sînâ incarne « l’âge d’or » de l’Islam par son érudition et son ouverture universelle. Sa réflexion philosophique et ses connaissances en médecine participent à la transmission d’un riche héritage. Ses contemporains le nomment à juste titre « Ach-Chaikh ar-Raiss » (le Prince des savants).


[1] Meryem Sebti, « Avicenne, l’âme humaine », PUF, 2000

[2] Paul Mazliak, « Avicenne & Averroès : Médecine et biologie dans la civilisation », Vuibert, 2004

[3] https://www.persee.fr/doc/rhs_0048-7996_1952_num_5_4_2970

[4] https://www.lesclesdumoyenorient.com/Avicenne-Ibn-Sina-980-1037.html

[5] https://www.persee.fr/doc/phlou_0776-5541_1894_num_1_1_1359

[6] Meryem Sebti, « Avicenne, l’âme humaine », PUF, 2000

Ibn Khaldoun : père fondateur de la sociologie

Nombreux sont les philosophes et intellectuels arabes médiévaux qui sont dépeints à travers des articles, ouvrages ou encore colloques. Nous pouvons à ce titre citer des penseurs comme Ibn Arabi (1165-1240), Ibn Rochd (plus connu sous le nom d’Averroès, 1126-1198), Ibn Sīnā (Avicenne, 980-1037) ou encore Al-Kindi (Alkindus, 801-873). Cependant, au regard de la situation pandémique actuelle (Covid-19) – lors de laquelle le leitmotiv mondial est synonyme de « distanciation sociale » – il parait d’autant plus pertinent de revenir sur un penseur musulman du XIVème siècle – du nom d’Ibn Khaldoun (1332-1406), concepteur de l’asabiyya (cohésion sociale) [1] et considéré comme étant le père fondateur de ce que l’on appellerait plus communément aujourd’hui la sociologie [2] ainsi qu’un des premiers théoriciens de l’histoire des civilisations.

Statue d’Ibn Khaldoun à Tunis

Son itinérance :

Né à Tunis en 1332, Ibn Khaldoun est originaire d’une famille noble, connectée aux différents acteurs de la région, que ce soit le pouvoir politique ou bien les confréries soufies. S’inscrivant dans le contexte historique de la période, ses origines sont symptomatiques du déclin de l’Al-Andalus. En effet, ses racines se retrouvent dans celle d’une famille arabe établie à Séville depuis près d’un demi-millénaire, avant de s’en voir chassée, par l’avancée de la Reconquista chrétienne, un siècle plus tôt [3].  

Après des études en arabe classique à la mosquée Zitouna, un apprentissage très large de la logique et de la philosophie auprès de son mentor Al-Abuli mais aussi des mathématiques, par l’entremise de l’Ecole de Kairouan [4]. Ibn Khaldoun aura un parcours mobile, aussi bien dans ses fonctions diplomatiques, que dans l’évolution de sa pensée. Effectivement, dès ses 18 ans, il entrera dans la chancellerie des sultans de Fès, « les plus puissants du Maghreb d’alors » [5], et ce jusqu’en 1374 et ses 42 ans, où il sera notamment passé par la fonction de chambellan (équivalence d’un dignitaire de l’administration royale). Ainsi, pendant sa carrière d’homme politique et d’émissaire, il traversera le Maroc (Fès), l’Espagne (Grenade), ou encore l’Algérie (Béjaïa et Tlemcen).

Enfin, après une vie politique et militaire agitée, ce dernier décidera de prendre sa retraite en Algérie et plus précisément à la forteresse de Beni Salama (actuel Taoughazout), où il écrira, de 1374 à 1377, son premier ouvrage phare, « Al-Muqaddima », traduit en français par « Les prolégomènes ». Manquant cependant d’information, il décida de repartir à Tunis, consulter les ouvrages dont il avait besoin, puis au Caire après un passage à Damas, où il fera la rencontre de Tamerlan. Il finira sa vie en Egypte, achevant également son autobiographie ainsi que « Al-Muqaddima » et son « Livre des exemples » (une histoire universelle, deuxième ouvrage majeur) [6].

Le précurseur de la sociologie 

Il est à relever dans « Les prolégomènes », une forte empreinte du champ sociologique. En effet, même si le terreau fertile de cette discipline se développera à partir du XVIème siècle et surtout au XVIIIème, avec des penseurs comme T. Hobbes, J.J Rousseau ou J. Locke ; sans oublier A. Comte un siècle plus tard, Ibn Khaldoun lui, avait d’ores et déjà une approche pouvant être qualifiée de sociologique.

Pour cela, il utilisera la notion d’asabiyya, comme étant « l’esprit de clan », concept central, figurant plus de 500 fois dans « Al-Muqaddima » [7]. Plus précisément, il s’agit de tout ce qui crée une solidarité, une cohésion et des liens forts entre individus et groupes. Ibn Khaldoun souligne que l’asabiyya, se basant sur les facteurs religieux et tribaux, vaincra la société qui pour sa part s’appuie uniquement sur un soutien tribal. Il en conclut que l’islam a conféré aux Arabes une solidarité plus forte, leur permettant d’établir un empire.

Nous retrouvons également une place importante de l’éducation dans son cheminement sociologique. Ibn Khaldoun reconnaît que les relations que les personnes sont obligées de maintenir entre elles sont ordonnées et respectent des règles et des lois. Ainsi, il évoquera la question de la reproduction des valeurs à travers son concept d’asabiyya ; la question n’est pas seulement individuelle mais vue comme étant systémique au sein des sociétés musulmanes. Ces règles et lois, chaque individu apprend à les connaître à travers son expérience personnelle et surtout par imprégnation de son milieu familial et culturel [8].

C’est donc en opérant de manière transverse, prenant en compte à la fois des phénomènes sociaux, des données historiques, économiques (il fut l’ancêtre de la courbe Laffer, caractérisant la relation entre le taux d’imposition et la croissance) [9] et aussi psychologiques qu’Ibn Khaldoun a pu s’imposer, dès le XIVème siècle, comme un véritable précurseur de la sociologie.

Historien des civilisations 

Pour Ibn Khaldoun, l’histoire n’est pas que le récit d’évènements passés ; « elle consiste à méditer, à s’efforcer d’accéder à la vérité, à expliquer avec finesse les causes et les origines des faits, à connaître à fond le pourquoi et le comment des évènements » [10]. Il reprochera ainsi plusieurs choses aux historiens l’ayant précédé ; une attitude partisane, la seule action de rapporter des faits mais de ne pas les inscrire dans un contexte et les expliquer mais aussi de reproduire ces faits sans procéder à une critique [11]. C’est à cet égard qu’il justifiera les erreurs des historiens par une méconnaissance de la société humaine, de la civilisation, alors même qu’elle devrait être la base d’étude pour l’histoire.

Il utilisera le concept d’asabiyya et une recherche approfondie de l’histoire, lui permettant de construire un modèle cyclique des empires et donc théoriser son histoire des civilisations, universelle. Pour notre penseur, plus l’asabiyya est forte au sein d’un groupe tribal, plus il pourra s’assurer de la fidélité d’autres groupes tribaux. Ainsi, au moyen d’une idéologie (la religion dans les sociétés du monde musulman), et d’une forte cohésion clanique, le groupe peut se donner le projet de s’emparer du pouvoir et fonder une dynastie.

Cependant, il y aurait différents degrés d’influence de l’asabiyya, diminuant suivant l’avancée civilisationnelle. C’est ainsi que, d’après Ibn Khaldoun, les civilisations connaissent un cycle de vie ; de la montée en puissance au déclin. Décadence qui trouvera ses germes en son sein. Par ailleurs, il affirme également, que chaque cycle civilisationnel se qualifie par des invasions nomades qui adoptaient la religion et la culture de leurs conquêtes (mongoles, berbères et turques) – seule exception, les premières conquêtes musulmanes qui imposèrent l’Islam aux peuples conquis, car mues par la religion. [12]

De plus, Ibn Khaldoun décrypte et analyse la civilisation berbère d’Afrique du Nord qu’il compare à la civilisation arabe dans son livre « Histoire des Berbères ». En effet selon lui, les berbères arabisés depuis la conquête arabe du VIIe sont différents des Arabes d’Orient. Il étudie les codes et les traditions préislamiques et en conclut que la civilisation arabo-musulmane ne forme pas un bloc homogène et distinct[13].

Véritable pionnier en matière de sociologie, les écrits d’Ibn Khaldoun demeurent d’actualité, au moins pour l’éclairage qu’ils apportent sur le devenir des civilisations et les évolutions qui les traversent, valant à l’auteur d’être érigé parmi les historiens arabes les plus influents.

Bibliographie :

[1] Bozarslan Hamit, Sociologie politique du Moyen-Orient. La Découverte, « Repères », 2011, 128 pages.

[2] Le « Livres des exemples », d’Ibn Khaldûn, L’inventeur de la sociologie. Le Monde diplomatique, Janvier 2003, page 31.

URL : https://www.monde-diplomatique.fr/2003/01/LEPAPE/9892

[3] Florian Besson, IBN KHALDÛN. Les clés du Moyen-Orient, Février 2013.

URL : https://www.lesclesdumoyenorient.com/Ibn-Khaldun.html

[4] Rachida Smine, L’École de Kairouan. Rue Descartes 2008/3 (n° 61), pages 16 à 23.

URL : https://www.cairn.info/revue-rue-descartes-2008-3-page-16.htm

[5] « Ibn Khaldûn, penseur de la civilisation », Compte rendu de la conférence de Gabriel Martinez-Gros à l’auditorium du Louvre, le 3 novembre 2014.

URL : https://www.lesclesdumoyenorient.com/Ibn-Khaldun-penseur-de-la.html

[6] Yves Lacoste, Ibn Khaldoun. Naissance de l’Histoire, passé du tiers monde, Paris, La Découverte, 1998, page 84.

[7] Robert Irwin, Ibn Khaldun: An Intellectual Biography. Princeton University Press, 2018, page 45.

[8] Abdesselam Cheddadi, Ibn Khaldûn (732 H/1332 – 808 H/1406) : la philosophie de l’éducation. Perspectives : revue trimestrielle d’éducation comparée (Paris, UNESCO : Bureau international d’éducation), vol. XXIV, n° 1-2, 1994, p. 7-20.

[9] Arthur B. Laffer, The Laffer Curve: Past, Present, and Future. Heritage Foundation, n° 1765, June 1, 2004, page 1.

[10] Lilia Ben Salem, « Ibn Khaldoun et l’analyse du pouvoir : le concept de jâh », SociologieS, Discoveries/rediscoveries, 28 October 2008.

URL : http://journals.openedition.org/sociologies/2623

[11] Ibn Khaldûn, traduit par Vincent Monteil, Discours sur l’histoire universelle, Al-Muqaddima. Thésaurus, 1997, page 5.

[12] Smaïl Goumeziane, Ibn Khaldoun. Un génie maghrébin (1332-1406), Paris, Non Lieu, coll. « Persona grata », 2006, pages 34-50.

[13] https://www.persee.fr/doc/remmm_0035-1474_1966_num_2_1_933